Vidéo Reporterre : "Il faut réinscrire la lutte des classes dans les luttes écologistes"

Rédigé le 18 septembre 2025

Julien Troccaz, syndicaliste et engagé dans les luttes écologistes, salue la vigueur du mouvement social et les alliances patiemment créées pour « réinscrire la lutte des classes dans les luttes écologistes ».

Julien Troccaz, cheminot et secrétaire fédéral Sud-Rail, est engagé dans les luttes écologistes. Il appelle à créer de nouvelles alliances pour renforcer le mouvement social et à ne pas oublier, dans les combats écologistes, la nécessaire lutte des classes.


Reporterre — Qu’attendez-vous de ce 18 septembre, journée de grèves et de manifestations ?

Julien Troccaz — Cette mobilisation est le prolongement naturel de la dynamique enclenchée la semaine dernière avec l’appel à tout bloquer. Si la mobilisation s’annonce très suivie, c’est parce que le 10 septembre a été décisif. L’offensive a été lancée à ce moment-là, avec déjà des premières réussites. Le gouvernement a reculé sur les jours fériés, le plan d’austérité de Bayrou a volé en éclats et le Premier ministre a été censuré. Ce sont des victoires que nous avons arrachées et que nous pouvons collectivement mettre à notre compte.

Désormais, il faut renforcer le mouvement. C’est pour ça que l’unité syndicale entre dans la partie. Pas pour capturer la mobilisation mais pour lui donner une nouvelle ampleur, dans la complémentarité avec d’autres modes d’action. À Sud-Rail, on était déjà mobilisé le 10 septembre : on a bloqué des ronds-points et des périphériques, on a occupé des centres Amazon.

Les organisations syndicales n’ont pas vocation à récupérer le mouvement. L’auto-organisation qui s’est mise en place sur les territoires est très intéressante, avec des initiatives multiples, de nombreuses assemblées générales citoyennes, comprenant des mouvements écologistes et antiracistes, des paysans ou des Gilets jaunes. En tant que syndicalistes, on veut accompagner cette dynamique depuis la base et ne pas s’y substituer.

La mobilisation du 18 septembre sera évidemment davantage structurée autour de l’intersyndicale, mais ce n’est pas opposé. Il y a de la place pour tout le monde. La grève reste le meilleur moyen pour bloquer concrètement le pays. La mobilisation des travailleurs, depuis leur entreprise, est indispensable pour gagner le rapport de force.

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